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Un modèle simple de nos sociétés

La gouvernance de nos sociétés doit nécessairement prendre en compte les caractéristiques principales des personnes qui les constituent. J'ai élaboré un modèle simple pour décrire les êtres humains en société. Ce modèle repose uniquement sur mes observations et n'est aucunement validé scientifiquement. Ça sera à vous de juger si ce modèle est suffisamment solide pour soutenir une analyse des problèmes de gouvernance que nous connaissons: désintérêt des électeurs, gouvernements fragiles sans grands projets de société à proposer, influence prépondérante des sondages et opinions sur les réseaux sociaux, etc.


Un modèle simple de l'espèce humaine en société

Intelligence et capacité d'abstraction

Je fais l'hypothèse qu'en se basant sur une courbe normale, la moitié de la population ne dispose pas d'un niveau d'intelligence nécessaire pour bien comprendre et analyser les problèmes complexes auxquels nos sociétés sont confrontées. Cette hypothèse me semble très conservatrice car il est difficile d'imaginer que la moitié de la population a les ressources intellectuelles nécessaires pour réaliser ou même simplement comprendre les analyses de problématiques aussi complexes. Les réseaux sociaux et les vox pop semblent corroborer cette hypothèse. Idem pour le discour simpliste des politiciens qui se veut adapté à l'électeur lambda. 

Conciliation du bien-être personnel et collectif

Ma deuxième hypothèse concerne la capacité des êtres humains à considérer non seulement leur propre bien-être mais aussi celui de leurs concitoyens et ce faisant, d'accepter la différence chez l'autre. Un rapide examen de la distribution du vote entre les partis misant sur les valeurs individuelles versus les partis qui font la promotion du bien-être collectif laisse croire que tout comme pour la première hypothèse, la population se distribue également selon une courbe normale. 

En combinant ces deux hypothèses, on obtient quatre profils de citoyens tel qu'illustré dans le diagramme ci-dessous. Comme il n'y a pas de raisons évidentes de croire que l'intelligence d'une personne influence significativement sa capacité à se préoccuper des autres, ça donne quatre profils représentant grosso modo le quart de la population chacun.

Nous aurons ainsi 25% des citoyens (Type I) qui n'ont pas les ressources intellectuelles nécessaires pour bien comprendre et analyser les problèmes sociétaux et qui ont comme principale préoccupation leur propre bien-être sans considérer les impacts de leurs gestes sur les autres. Un autre quart de la population (Type II) est capable d'empathie à l'égard de ses concitoyens mais n'a pas les ressources intellectuelles nécessaires pour bien identifier les stratégies sociétales à mettre en place pour améliorer globalement le bien-être de tous. 

Un troisième 25% de la population (Type III) a les ressources intellectuelles requises pour bien comprendre les enjeux de société et les solutions possibles pour y faire face mais est farouchement opposé à toute mesure qui viendrait réduire son confort personnel ou sa liberté d'agir. Enfin, le dernier quart de la population (Type IV) a les ressources intellectuelles nécessaires pour bien analyser les problématiques sociétales auxquelles nous sommes confrontés et la capacité de considérer le mieux-être de l'ensemble de la société même si cela signifie des sacrifices de sa part.

Gouvernance et démocratie

La démocratie comme mode de gouvernance suppose que chaque personne est habilitée à comprendre, analyser et évaluer les meilleures solutions pour affronter les enjeux et problématiques reliées au vivre-ensemble. À l'époque de la Grèce antique, la société se résumait souvent à une ville sans technologie avancée. Dans un tel contexte, "un homme, un vote" semblait un mode de gouvernance juste et équitable. Et c'est demeuré le cas jusqu'à la révolution industrielle.

L'extraordinaire explosion démographique qui s'en suivit accompagnée d'une expansion parallèle de la technologie sont venus tout changer. On assista à une globalisation des échanges qui transforma notre planète en un unique village. Les problèmes et enjeux auxquels nous faisons maintenant face sont d'une complexité sans commune mesure avec ceux rencontrés avant la révolution industrielle. Et si les prémisses ont si considérablement changé, il devrait aussi en être ainsi des mécanismes de gouvernance à privilégier pour nous permettre de bien vivre en société. L'efficacité de la démocratie comme mécanisme de gouvernance doit être réévaluée.

La prestigieuse revue "The Economist" évalue annuellement depuis 2006 l'état de la démocratie dans 167 pays. La pandémie de COVID-19 a fait reculer le niveau de démocratie comme jamais depuis 2006. Mais en 2019, The Economist enregistrait le plus bas score global de démocratie depuis 2006. Pandémie ou pas, la démocratie recule sur la planète Terre.

Commençons par nommer quelques-uns des enjeux principaux auxquels l'humanité est confrontée. Le plus important est évidemment le réchauffement climatique. Si la planète devient en tout ou en partie inhabitable par les êtres humains, tous les autres problèmes deviendront alors insignifiants au sens strict du terme. Mais nommons quand même les autres défis qui guettent l'espèce humaine: la santé (pensons à la pandémie actuelle), la disparition progressive des ressources naturelles, l'extinction massive des autres espèces vivantes, le remplacement progressif des êtres humains par des machines dans les processus de production des biens et services, les flux migratoires de plus en plus chaotiques, le développement de l'intelligence artificielle, notre capacité à modifier le code génétique de tout ce qui vit sur notre planète. Et il y en a certainement d'autres.

Ce sont là des enjeux extrêmement complexes. Tellement complexes qu'ils ne sont pratiquement jamais discutés lors des élections dans les pays démocratiques. Il y a évidemment de nombreux spécialistes souvent regroupés dans des organismes publics ou privés qui étudient ces problèmes et proposent des solutions lors de colloques ou dans des publications de toutes sortes mais le passage à l'action demeure quasi nul dans nos démocraties.

Le réchauffement climatique est le plus bel exemple. La très grande majorité des spécialistes confirment l'urgence d'agir mais nos démocraties se traînent les pieds et nous nous dirigeons vers une catastrophe certaine.

Revenons à nos quatre types de citoyens. En partant, tous les gouvernements font face à l'opposition farouche des citoyens de type I et III lorsqu'il s'agit d'apporter des changements qui auront un impact sur les habitudes de vie de ces derniers. Si on ajoute la difficulté des citoyens de type II à bien comprendre les enjeux reliés au réchauffement climatique, ça n'incite pas la plupart des partis politiques à proposer des mesures qui auraient un impact certain sur les habitudes et le confort de leurs électeurs. Aucune démocratie n'a réussi à briser ce funeste cercle vicieux. Avec seulement 25% des électeurs qui sont en mesure de comprendre les enjeux et d'accepter les conséquences des mesures drastiques à mettre en place, les démocraties ne peuvent qu'échouer à contrer le réchauffement climatique ou tout autre enjeu sociétal d'importance.

Que faire ?

Si la démocratie n'est plus un mécanisme de gouvernance adéquat, que pouvons-nous y substituer ? La solution ne sera pas simple et elle sera difficile à implanter. Mais l'avenir de l'espèce humaine en dépend, alors aussi bien se mettre à la tâche de trouver comment améliorer nos démocraties ou y trouver une forme de remplacement.

Avant d'imaginer de nouveaux mécanismes de gouvernance, il serait sage de définir les critères qui permettront de choisir un mécanisme performant. Je propose ceux-ci comme point de départ:


  • Analyse des enjeux et identification des meilleures solutions basées sur la science
  • Élimination du lobbying et de toute forme de népotisme, corruption et copinage
  • Capacité de prendre en compte les impacts sur tous les membres de la société
  • Élimination de la notion de partisanerie
  • Accès élargi aux postes de gouvernance
  • Tests calibrés, standardisés et performants pour les candidats à des postes de gouvernance
  • Équilibre du pouvoir
  • Inclusion d'un mécanisme qui élimine les blocages décisionnels

À partir d'ici, la discussion est ouverte. La suite sur ce site prend la forme d'un Blog où vous pourrez ajouter vos commentaires si vous le désiréz.